lunedì 28 novembre 2016

AVENT: CHEMINER AVEC SAINT JEAN-BAPTISTE

Saint Jean-Baptiste,
figure de l’éducateur chrétien
par  Vincent Dollmann

A côté de la figure de la Vierge Marie, le temps de l’Avent nous propose de cheminer avec saint Jean-Baptiste le précurseur du Christ. Il annonçait la venue imminente du Messie par son enseignement et son témoignage de vie. Sa compétence était reconnue au point qu’on le confondait avec le Christ. En même temps, il se retirait pour laisser le Christ agir. Dans le métier d’éducateur, la compétence va de pair avec l’humilité. C’est une nécessité pour le formateur, s’il veut être heureux dans son métier. C’est une condition de réussite par rapport à ceux dont il a la charge.

1.     L’éducateur, un chercheur de vérité

Être éducateur à la suite de Jean-Baptiste, c’est être chercheur de la vérité ; c’est être capable de découvrir l’initiative et la présence de Dieu. En fait, c’est toujours Dieu qui fait le premier pas, c’est Lui qui est venu à Jean Baptiste à travers Jésus.
Quand Jean-Baptiste voit venir Jésus vers lui, il dira : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ». Il accueille par avance tout le mystère de Jésus qui vivra la fidélité au Dieu Père jusque dans la mort et y ouvrira ainsi une brèche pour permettre aux hommes d’accéder au pardon et à la vie de Dieu.
Le retable de Matthias Grünewald que nous pouvons admirer au musée Unterlinden de Colmar fait de Jean-Baptiste le contemporain de la crucifixion. L’artiste l’a présenté pointant de son doigt le Christ en croix, un Christ souffrant, portant sur lui toute la souffrance et le péché des hommes et manifestant ainsi l’amour infini de Dieu qui rejoint l’humanité et lui offre le salut.

2. L’éducateur, un enseignant

Comment Jean-Baptiste,a-t-il pu par avance reconnaître en Jésus l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, le Fils de Dieu qui allait offrir sa vie ?
Pour Jean-Baptiste, rendre compte de ce qu’il a vu, n’est pas une simple affaire de sensibilité ou d’émotion ; il met en œuvre toutes les capacités humaines. Jean-Baptiste l’ascète, n’est pas homme à se laisser guider par l’éphémère de la sensibilité humaine ou de l’opinion publique. Son témoignage est réfléchi, éclairé par la Parole de Dieu.
La désignation qu’il utilise pour le Christ, ‘l’Agneau de Dieu’, révèle sa grande culture et sa profonde connaissance des Ecritures. Imprégné par la Parole de Dieu, Jean Baptiste a su dépasser les apparences et découvrir dans l’homme Jésus la présence du Dieu vivant qui veut réconcilier tous les hommes avec lui.

Le formateur est d’abord un enseignant. Jean lui-même transmet un message clair et cohérent qui est reçu par la diversité des personnes qui l’écoutent, les soldats romains, comme les pharisiens.
Cet enseignement a le souci de la vérité totale qui ne peut être approchée que dans l’articulation entre la raison et la foi. Si la raison ne s’ouvre pas à la foi, elle en arrive à s’autolimiter et au fond à prendre une position idéologique. Et si la foi ne s’ouvre pas à la raison, elle se réduit à une soumission servile à des commandements ou à un attachement purement affectif à Dieu ; et elle ne rend ainsi pas compte de l’incarnation du Fils de Dieu qui a assumé notre raison humaine. L’Encyclique Lumen Fideide 2013 parle d’une interaction féconde entre la raison et la foi (n.32).

3. L’éducateur, un témoin

On pense généralement qu’être témoin, c’est être vu par les autres, devenir une vedette, une star. Jean Baptiste au contraire nous signifie que le témoin est celui qui donne à voir, qui révèle la présence du Christ.
Saint Augustin dans son homélie sur la nativité de saint Jean Baptiste, dira : « Il est difficile de distinguer la parole de la voix, et c’est pourquoi on a pris Jean pour le Christ. On a pris la voix pour la parole ; mais la voix s’est fait connaître afin de ne pas faire obstacle à la Parole. »
Ce cheminement de Jean Baptiste est d’autant plus remarquable que Jésus était son cousin voire un de ses disciples ; il parle de Jésus comme de celui qui est derrière lui, qui le suit.
Jean Baptiste reconnaît qu’en réalité, il ne le connaissait pas, qu’il avait à faire un chemin de conversion pour le connaître réellement. Il s’agit là d’un pas décisif, d’un acte de foi libre et responsable qui place le Christ au centre de sa vie. Celui qui ose le pas, voit sa vie transformée comme celle de Jean Baptiste qui ne craignait alors plus aucun obstacle, ni la méchanceté des hommes, ni même la mort.

4. Les conditions pour devenir un éducateur au service de la vérité du Christ

a)     Il s’agit d’abord d’accepter des décentrements
-        Par rapport à soi
Homme de culture, pétri par l’Ecriture-Sainte, Jean-Baptiste a au début de son cheminement mis une grande confiance dans l’intelligence humaine. C’était sa période de l’homo faber, de l’homme misant sur ses propres facultés.
-        Par rapport aux idéologies
Saint Jean-Baptiste est également entré dans le mouvement des baptistes qui invitaient à la conversion pour préparer la venue du Messie. Le baptême d’eau était le signe visible de cette préparation. De plus, un groupe de disciples allait se former autour de lui. Ce succès pouvait amener le précurseur à se fixer sur une vision précise de la venue du Messie. L’évangéliste saint Matthieu donne le contenu de ses premières prédications : « Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres, tout arbre qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu… Il tient dans sa main la pelle à vanner… ».
Jean-Baptiste pouvait être tenté de croire qu’il changerait la société. Il pouvait en arriver à vouloir prendre la place du Messie, d’autant plus que le peuple s’interrogeait sur son identité. C’était pour Jean, l’étape del’idéologie.
A ce stade, on se dit : « J’ai l’intelligence, la jeunesse. Je peux y arriver. Dieu m’aidera ; mais il a surtout de la chance de m’avoir et de pouvoir travailler avec moi ».
b)     Il s’agit surtout de s’ouvrir à l’humilité
Mais voici qu’en prison, saint Jean-Baptiste s’interroge sur Jésus : « Est-il celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » 
La manière dont Jésus remplissait sa mission ne correspondait pas à la sévérité de ses avertissements.
Là où Jean-Baptiste annonçait la justice divine, Jésus proclamait sa miséricorde. Jean-Baptiste était mis à l’épreuve sur le contenu même de sa prédication, sur sa propre mission. Ce fut la nuit de la foi pour lui. Sa foi était éprouvée.
Jean va ainsi envoyer une délégation. Il ne veut pas contester Jésus, ni même lui demander des explications, mais simplement trouver lumière et force. Il demande indirectement à Jésus de l’aider à rester fidèle à sa mission. Et Jésus n’hésite pas à répondre à cette requête en lui donnant les signes attendus : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez ».
Sa pauvreté de cœur va être récompensée. En se tournant humblement vers le Christ, il va pouvoir recevoir de Lui, lumière et force. Saint Jean-Baptiste va pouvoir poursuivre sa mission de précurseur, non simplement par la parole mais par le témoignage de sa vie, jusqu’à se conformer au Christ par sa propre mort.

Jean-Baptiste invite l’éducateur à articuler le travail intellectuel à la prière pour maintenir sa mission dans sa finalité ultime qu’est la vérité. Ensemble, prière et travail intellectuel permettent à l’éducateur de s’ouvrir à l’Esprit Saint envoyé par Jésus le jour de la Pentecôte ; comme une langue de feu, il éclaire les intelligences et comme un souffle il fortifie les cœurs.

Si saint Jean Baptiste peut être un modèle pour l’éducateur chrétien, il est également un soutien aujourd’hui et nous pouvons également lui demander sa prière pour entrer pleinement dans la vérité du Christ, Maître et Seigneur de l’Univers.

+ Vincent Dollmann


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